Journée vendanges à Saint Gabriel

Enfin de retour sur le blog après de longues semaines bien remplies, pour reprendre le fil de nos aventures...

dimanche 26 octobre 2014

Sur les conseils de Jean-Louis et de Jonathan, un jeune helpeur français ayant testé le concept, croisé durant 2 jours chez nos hôtes, nous nous inscrivons au vignoble du coin, pour participer aux prochaines journées "vendanges". Quelques jours après, nous recevons un appel afin de nous informer que la prochaine journée de récolte aura lieu le dimanche 26 octobre.

L'expérience me tente beaucoup car je m'étais déjà renseignée un été pour pouvoir y participer en France mais les places sont chères et je n'étais pas vraiment prête à sacrifier plusieurs semaines de vacances pour passer la rentrée dans les vignes finalement... C'était donc l'occasion ou jamais !

Nous avons rendez-vous à 8h30 au vignoble Saint Gabriel. Situé à 15 minutes en voiture du domicile de nos hôtes, le site est placé sur une colline ce qui nous permet de jouir d'un superbe panorama sur les montagnes de la région.
 
 
Malgré un réveil quelque peu compliqué, notre hôte nous ayant fait reculé nos montres en pensant qu'au Québec c'était le moment de passer à l'heure d'hiver, comme en France. Nous nous sommes en fait rendu compte le matin même, qu'il n'était pas 7h lorsque nous nous sommes levés, mais déjà 8h (le changement d'heure québécois, ce sera pour le week-end d'après),  heureusement nous arrivons quand même à temps pour le briefing.

Nous sommes accueillis par la femme du propriétaire qui nous explique le déroulement de la journée. L'accent est vraiment mis sur le côté "bénévole" de l'action, nous sommes remerciés plusieurs fois pour l'aide que nous allons apporter et tout est fait pour que le travail ne soit pas pénible mais plaisant : nous avons par exemple, accès en tout temps à la grande salle de réception située dans une superbe grange, où nous sommes libres de nous servir thé, café et petits gâteaux.  
 
 
Nous sommes une vingtaine de bénévoles à prendre le chemin des vignes, des couples avec enfants, des retraités et tous sont motivés. Les températures sont plus fraîches que nous l'aurions pensé, perchés ainsi sur la colline, mais nous nous mettons au travail dans la bonne humeur. Certains chantent ou racontent des blagues, mais nous ne les comprenons pas forcément sans pouvoir décrypter toutes les expressions québécoises utilisées.

Nous devons remplir des "chaudières" (des seaux pour nous), réparties un peu partout dans les allées, qui nous servent aussi d'assises. Une fois remplies de nombreuses grappes de raisin, un employé passe en "quatre-roues" (quad) armé d'une remorque et les ramasse : même pas besoin de les porter !

Nous nous mettons chacun d'un côté de la vigne et nous avançons jusqu'au bout avant de recommencer dans une autre allée, indiquée par les employés présents sur le site. Ce n'est pas difficile et plutôt agréable d'être en pleine nature, même si nous commençons à avoir l'habitude de travailler ainsi
 
 
A 12h30, c'est l'heure de la pause. Un bon repas nous attend : soupe chaude, pâtés de campagne, saucissons, pain, fromages... Un repas de luxe ! Je fais d'ailleurs une petite parenthèse pour expliquer mon enthousiasme débordant lors de la dégustation de ces mets habituellement communs dans nos assiettes françaises.

Au Québec, disons que la charcuterie, le fromage et même le pain ne sont pas des articles à bas prix. Une baguette de supermarché coûte au mieux 2$ (1,45 €) mais cela augmente si nous allons en boulangerie. Je crois que la plus grosse différence de prix reste le fromage, à titre d'exemple un fromage type Boursin (pas le gros pot en plus) coûte 8$ (c'est à dire 5,75 €). Le moins cher que j'ai vu, ce sont les tranches de cheddar pour hamburger à 5$. Nous voyons souvent des offres au marché "3 fromages pour 20$" qui paraissent alléchantes pour les clients québécois, mais pour nous, c'est une fortune. Heureusement nos hôtes apprécient les fromages (surtout Jean-Louis qui ne perd pas ses habitudes françaises) et nous avons la chance d'en avoir à chaque repas.

Après que nos estomacs soient bien remplis, je saisis l'occasion d'aller visiter la cave à vin en me joignant à un groupe venu spécialement pour ça. L'originalité de cet endroit réside dans le fait qu'il a été construit en 2012 à base de pièces de viaduc routier. J'y apprends que la cave contient une centaine de fûts de chênes français.
 
 
Nous nous remettons ensuite au travail, des bénévoles sont partis, d'autres sont arrivés. Notre accent français nous vaut souvent quelques questions et ce qui fait rire tout le monde, c'est lorsque nous leur disons que nous n'avons jamais eu l'occasion de faire les vendanges en France. Beaucoup se représentent notre pays remplis de vignes et de vins qui coulent à flot dans chaque région.

Deuxième parenthèse là encore "économique": le vin est également un produit de luxe au Québec, qu'ils soient importés ou produit localement, vous ne trouverez rien à moins de 15 $ pour une bouteille de 750 ml (soit 10,75 €). Quand nous évoquons les prix très bas de nos alcools avec les québécois, certains sont étonnés puis envieux d'avoir aussi facilement accès à ce précieux breuvage. De ce fait, les français passent généralement pour de gros consommateurs. Nous rencontrons même un employé qui nous raconte avoir fait ses études d’œnologie en France dans la région de Bordeaux : ce dernier nous a avoué n'avoir jamais autant bu de sa vie au contact de ses camarades français durant sa période de formation !

Il faut savoir que l’État québécois a une sorte de monopole sur l'alcool en général, car ils sont tous vendus dans une même sorte de magasin nommé la SAQ (Société des Alcools Québécois). En supermarché ou épicerie il n'y a que de la bière et il est assez difficile pour les restaurants d'obtenir la licence pour en vendre. C'est pour cela que nous voyons souvent la mention "apporter votre vin" inscrites sur les devantures des restaurateurs.

Au milieu de l'après-midi alors que notre groupe enchaîne les allées assez rapidement, la patience de Guéno semble atteindre ses limites. Il éprouve tout à coup le besoin d'aller se dégourdir les jambes, en retournant au centre-ville... Il sera de retour 2h après, avec une nouvelle acquisition : un caméscope !

Tout juste après 17h, nous nous rendons compte qu'il ne reste plus aucune grappe de raisin dans les vignes. C'était le dernier jour des vendanges ! Nous avons récolté les raisins de 3800 vignes ce jour (sur les 29 000 pieds existants), ce qui donnera environ 3500 litres de vin. 
 
 
Les différentes étapes de la production
 
Afin de fêter l’évènement, les bénévoles sont tous invités à partager un nouveau repas en guise de remerciement : au menu méchoui et vin à volonté. Le tout dans une très bonne ambiance. 
 
Après un beau discours des propriétaires pour exprimer toute leur gratitude aux bénévoles de la saison, nous avons même droit à une loterie (pratique assez répandu au Québec, nous avions inscrits nos noms sur des bulletins à notre arrivée). Il y a 3 lots principaux à gagner : un coffret de produits de beauté (remportée par notre voisine de table), un bon d'achat pour des activités de la région et un tee-shirt (remporté par un autre voisin de table). La chance était à proximité de nous !

A notre grand étonnement, le tirage au sort continue après l'annonce des trois premiers gagnants et le propriétaire semble sortir des bouteilles de ses différents vins certifiés biologiques. Après plusieurs gagnants, le photographe de la journée, qui se charge du tirage au sort, annonce dans la salle qu'il vient de tirer un nom d'origine polonaise. Guéno se lève d'un coup, convaincu qu'il n'y en a pas 2 ici avec un tel nom... et il a raison ! Nous remportons le vin de notre choix : après en avoir goûté plusieurs, mention spéciale pour le vin blanc. Finalement tous les noms des bénévoles seront tirés au sort lors de cette soirée, même ceux des enfants. Je choisis à mon tour le même vin blanc, d'une valeur de 19 $ tout de même.
 
Nos précieux lots
 
Nous ne regrettons définitivement pas cette journée qui s'est déroulée dans la convivialité et la bonne humeur qui caractérisent les québécois...même si nous puons le raisin et que nous avons des crampes aux fesses à s'être trop assis sur les chaudières. 
 
Extrait de la collection des 110 tracteurs antiques que possèdent le vignoble
Datant des années 30 à 50, certains leur servent encore !



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