Derniers jours à la ferme : prolongation, moisson et plantation

Après quelques contretemps (coupure Wi-fi, changement de région...) me voici de retour sur le blog pour raconter nos derniers moments à la ferme.

Hélas il est temps pour nous de continuer l'aventure avec d'autres hôtes. Bien que nous ayons déjà prolongé notre séjour (nous sommes restés 5 semaines au lieu des 3 prévues initialement) nous serions bien restés encore quelques temps, tellement nous nous y sentions bien.
 
  • Changement de programme 


Nous devions nous rendre dans une autre ferme le weekend du 27 septembre, mais celle-ci a annulé notre venue quelques jours avant. Très embêtés, nous avons donc demandé à nos hôtes si nous pouvions rester chez eux en attendant de trouver un plan B. N'accueillant pas d'autres helpers, ils acceptent volontiers, ouf !

Nous reprenons alors nos recherches sur le site HelpX, avant de trouver une autre mission : de la construction en forêt dans la région des Laurentides. Nous voilà rassurés de la réponse positive de l'hôte prêt à nous accueillir une semaine après, le premier weekend d'octobre.

Malheureusement une fois encore, rien ne se passe comme prévu, l'hôte change son annonce 2 jours avant notre venue en précisant que l'hébergement se fera en camping sur une île accessible en canoë, sans électricité avec toilettes sèches et douche dans le lac... Nous n'aurions rien eu contre en été mais les nuits québécoises deviennent maintenant très fraîches. De plus cet hôte nous annonce clairement que notre arrivée à 19h30 sera trop tardive pour venir nous chercher à l'arrêt de bus (nous devions prendre 1 bus jusqu'à Montréal, le métro, puis 2 bus pour arriver au village, donc impossible d'arriver plus tôt) bref nous sentons mal ce plan et décidons de décliner l'invitation.

Une fois encore nous revenons vers France et Robert pour leur raconter notre mésaventure, à croire qu'on le fait exprès pour ne pas les quitter ! Ils acceptent une fois encore de nous « garder » mais un autre helper arrive le lundi, ce qui les oblige à l'héberger chez eux plutôt que dans le logement que nous occupons

Cette fois nous sommes vraiment très contrariés... nos hôtes nous rassurent en nous disant qu'ils nous laisseront le temps de trouver autre chose et qu'ils ne nous mettront pas à la porte, mais tout de même, le peu d'organisation que j'avais eu pour nos 6 premières semaines au Québec s'est avéré être un échec.

Heureusement nous avons de quoi nous occuper à la ferme et continuons de nous atteler à diverses tâches
 
  • Travaux de rénovation 



Comme la rénovation de la bergerie : je mesure et vais chercher les bonnes planches, tandis que Guéno s'occupe de les couper et de les clouer. Il a également conduit le tracteur afin d'enlever de grosses pierres sur le terrain, et construit plusieurs pondoirs dans le poulailler. 

Quel plaisir de cuisiner avec de bons œufs frais tous les jours !
 
  •  Escapade bovine

 
Lors d'un samedi où nous étions censés être en repos, nous avons eu une mésaventure avec les vaches : Guéno me dit vers 11h qu'il vient de voir 2 vaches passer devant notre logement, alors que leur pâture se trouve normalement derrière. 

Panique à bord ! Le terrain est entouré de forêt ou de route, il ne faudrait pas qu'elles s'échappent ou qu'on les écrase ! France et Robert étant à leur domicile de l'autre côté du terrain, pas le temps de les prévenir... Seuls au sein de la ferme, nous nous transformons en vachers et commençons à courir dans tous les sens avec un bâton pour les forcer à regagner leur habitat. 

Nous étions ridicules et trempés de la tête aux pieds car ce jour-là il pleuvait évidemment. La plus petite (bœuf de Kobé) est la première à rentrer. Mais l'autre, la plus grosse (une Angus) ne fait que nous contrer et nous file entre les bras à chaque fois. Ce n'est qu'au bout d'une heure, quand Guéno démarre le quad pour lui barrer la route et l'effrayer, qu'elle daigne regagner son enclos... Jamais je n'aurai cru faire ça une fois dans ma vie ! 

Dès que France et Robert sont prévenus, ils décident de changer les 5 vaches de pré l'après-midi, pour éviter que cela ne se reproduise car les clôtures sont endommagées à cause des cornes qu'elles passent au travers.

Le pire était à venir.... Nous étions 6 pour cette opération (le couple propriétaires des vaches Angus nous ayant rejoint pour l'occasion) qui consistait "juste" à faire traverser les vaches sur le terrain d'en face, à quelques mètres de la ferme. Cela fut toute une aventure ! Nous avons découvert que les vaches prenaient peur lors de la traversée de la route, n'étant pas habituées au bitume. Elles faisaient donc demi-tour ; nous avions sorti voiture, quad, golfette pour leur barrer la route mais ce ne fut pas si simple.  Personne n'aurait cru que ce transfert durerait plusieurs heures mais ce fut une expérience de plus. 

Je crois que si cette journée aurait été filmée, vous auriez bien ri de nous voir ainsi !

Les deux vaches en dehors de leur clôture à gauche et dans leur nouveau pré à droite

L'histoire aurait pu s'arrêter là mais le jeudi d'après, revenant d'une livraison de farines bio, nous découvrons plusieurs voitures arrêtées en plein milieu de la route menant au domicile de France et Robert. Nous croyons à un contrôle routier car les personnes venant en sens inverse nous font des appels de phares... A mesure que nous nous rapprochons, nous découvrons en fait qu'il s'agit des 5 vaches !! 

Cette fois elles n'ont plus l'air d'avoir peur du bitume et broutent tranquillement en bordure de route à plusieurs centaines de mètres de leur nouveau pré. Nous recommençons l'escorte en les faisant passer par les champs mais cette fois tout se passe bien. Elles rentrent à nouveau dans leur pâture qui est pourtant est gigantesque : elle comprend un marais et même un bois. Toute une histoire !
 
  • Plantation de gousses d'ail et dernières ventes

Bref, mis à part surveiller les vaches, nous avons aussi profité de cette rallonge de séjour pour aider France à planter de l'ail. Nous qui avions participé à presque toutes les étapes précédentes, nettoyage, coupe, préparation de l'ail destiné à la vente et à la semence, il était important de terminer notre mission par celle-ci. 

Durant 4 jours, nous avons donc planté de l'ail à la main tous les 3 (enfin 4 avec Rouky, le chien, pour nous soutenir) : 5 rangées de 325 pieds, à raison de 6 sillons dans chaque. Selon nos calculs, nous avons planté plus de 24 000 gousses d'ail ! Pas mal pour une première fois. Le dernier jour, il a fait plus de 20 degrés ce qui nous a certainement aidé... Record à battre pour les prochains helpers !

Nettoyage des appareils destinés à moudre le sarrasin pour en faire de la farine, préparation de la semence, plantation d'ail et détente dans la grange pour Guéno l'acrobate


Nous avons installé notre kiosque une dernière fois à la cidrerie de Franklin le dimanche 5 octobre, puis à la station service de la même commune le dimanche suivant, comme précédemment

Cidrerie de Franklin, où l'érable commence à perdre ses belles feuilles
 
Il y a moins de clients mais nous parvenons à vendre une partie de notre marchandise. Nous sentons qu'avec les températures qui se rafraîchissent, les gens sortent plus rarement. 


Station service de Franklin, instant land art pour Guéno

France nous explique qu'après le lundi d'action de Grâce (le Thanksgiving canadien) beaucoup de sites de cueillettes, de ventes de fruits et légumes ferment car les clients se font plus rares. 

J'ai d'ailleurs appris que cette fête nationale provenait de l'époque où les prêtres et les druides celtiques fêtaient la saison de la moisson. Ici ce jour férié est célébré le 2ème lundi d'octobre, 1 mois avant les États-Unis par rapport aux récoltes terminées avant eux.

Vergers de Franklin, bordés par la forêt aux couleurs magnifiques
 
  • Découverte de la moisson 

En ce jour d'Action de Grâce justement, le lundi 13 octobre, nous avons vécu une expérience inédite ! Au lieu de nous attabler pour manger la traditionnelle dinde après notre journée de plantation d'ail, nous avons rejoint Robert dans sa ferme située à quelques kilomètres de celle de France, à St Stanislas de Kostka. Il est en pleine moisson et récolte du soya à graines jaunes, plus communément appelé soja chez nous. Nous embarquons alors à bord d'un sacré engin : une moissonneuse batteuse ! 

La roue étant plus grande que moi, c'est par une petite échelle que nous montons dans la cabine
la vieille pompe à diesel de la ferme, toujours en fonctionnement
 
Nous nous sentons littéralement tout petits au milieu de ce gigantesque champ et dans cette énorme machine qui semble avaler et broyer des milliers de tiges à une vitesse folle. La graine est alors séparée de la paille qui sort par l'arrière et envoyée dans le contenant de la moissonneuse. Lorsque que son réservoir est rempli, un employé nous rejoint en tracteur afin de récupérer la récolte et l'envoie directement dans les gros silos de la ferme.

Robert possède également des champs de maïs et nous apprend qu'il fournit la société Bonduelle. Nous sommes contents de pouvoir voir une des premières étapes de la production avant de retrouver ces produits en magasin

La "tour de contrôle" de la cabine et la moissonneuse vue de "dos" 

Nous restons jusqu'à ce qu'il n'y ait plus la moindre tige debout au sein du champ, il fait alors nuit noire mais la moissonneuse est équipée de phares bien sûr : étrange sensation d'ailleurs, que d'être au milieu de nulle part à cette heure-ci dans cet engin. Heureusement la moissonneuse est tout confort : siège moelleux, radio, climatisation... Nous aurons au moins vécu ça une fois dans notre vie habituellement citadine.
 
  • Dernières promenades 


Ce fut aussi le moment de faire nos dernières balades

Un soir après le travail à la ferme, je décide d'aller faire un dernier tour de vélo en direction de la frontière américaine

Montagnes américaines de l'état de New York


Nombreuses éoliennes de l'autre côté de la frontière

Nous nous promenons aussi du côté de Salaberry-de-Valleyfield lors de notre dernier après-midi de repos, afin de profiter d'un magnifique coucher de soleil parmi les couleurs flamboyantes de la végétation.
 
La balade longe les rives de l'île à l'entrée de la ville : un endroit calme et paisible malgré la proximité de la circulation sur le Pont Levant Larocque



Le vieux canal de Beauharnois, près du lac Saint François


Dernière vidéo de la région : 




>>>La suite ici

Commentaires

  1. waouh tabernacle c'est géant tout ce que vous vivez là bas! que c'est magnifique comme je te disais j'ai des souvenirs mémorables du canada moi aussi et je me dis que tu dois profiter toi aussi a fond de tout cela, même si ça n'a rien a voir avec ce que tu faisais en France comme job! tu n'en tireras que du positif et plein de choses a raconter à tes enfants lol!
    bientôt halloween d'ailleurs, je ne sais pas si tu vas le vivre vraiment en campagne mais moi je l'ai vécu à Montréal un truc de dingue!! rien a voir avec la fête bien commerciale en France! J'ai eu vraiment des peurs de fous ce soir là en suivant des gamins dans leur tournée de bonbons car les adultes étaient plus fous que les enfants!! Sinon 'espère que vous trouverez une atre destination et des hôtes aussi sympas que les votres! Heureusement que vous n'êtes pas partis dans les Laurentides!! Du camping en hiver au québec il est fou le mec il veut tuer de braves français ou quoi! et puis ne pas venir vous chercher à 19h30 euh c'est abusé, j'ai connu des québécois bien plus hospitaliers!!
    Bon courage dans vos recherches...A bientôt mélissa! bisous bisous

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  2. Coucou Cécile, en effet nous sommes bien loin de notre routine parisienne, mais cela ne nous déplaît pas pour l'instant... nous faisons tellement de découvertes et de nouvelles expériences ^^ Pour Halloween nous avons été à une soirée costumée avec nos hôtes, mais nous avons été épatés par les décorations des maisons de particuliers (certains organisaient même des soirées "maisons hantées" chez eux en mettant des pancartes dans le quartier) rien à voir avec ce que l'on voit en France c'est sûr...
    Heureusement nous avons trouvé d'autres hôtes comme tu dis, car le camping par - 5, non merci :-)
    Espère que tout va bien pour toi, alors tu penses-tu revenir bientôt au Québec ?
    Bisous

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